Comment faire un bivouac légal ?

Nombreux sont les randonneurs a n’avoir jamais pratiqué le bivouac. Au premier abord, cela peut sembler très simple, mais en réalité, il ne suffit pas de poser ta tente et ton matelas là où cela te plait. En dehors des questions sur le matériel,  en premier lieu, il faut surtout savoir ce qui est autorisé ou non.

Ce petit article, volontairement court et simplifié, te permettra de mieux préparer ton itinéraire et de réfléchir à la faisabilité d’un bivouac.

Quelle est la différence entre bivouac et camping ?

Beaucoup de personnes ne connaissent pas la différence entre camper et bivouaquer. Commençons donc par expliciter ces deux activités distinctes :

Bivouac

Un bivouac répond à un besoin essentiel et vital pour quiconque se déplace sur plusieurs jours : dormir et/ou s’abriter. Il est donc accessoire à l’objectif principal qu’est d’arriver à destination. Il n’est pas la destination, mais juste une étape. C’est pourquoi, il est considéré de manière très théorique que l’on installe un bivouac du coucher jusqu’au lever du soleil. Le temps de manger, dormir et repartir. De nombreux sports intègrent cette pratique : randonnée, alpinisme, bikepacking, ski de rando…

Camping

Pour simplifier, on peut associer le camping à toute installation permettant de passer la nuit, allant de la tente, du hamac, sans oublier les véhicules utilisés volontairement pour y dormir. Si ce n’est pas du bivouac, c’est du camping ! (en règle générale !). En dehors d’un lieu spécifiquement aménagé pour y passer la nuit (parking spécialisé, terrain de camping payant, etc.), on parlera de camping sauvage. Pour donner un exemple, si vous posez votre tente à 14h00 et que vous la repliez le lendemain à 11h00, c’est assimilé à du camping sauvage.

Il est essentiel de distinguer ces notions car certains pays vont par exemple interdire strictement le camping sauvage mais vont tolérer le bivouac. J’y reviendrai, mais il est évident que lorsqu’il s’agit de terrains privés, il est obligatoire d’avoir l’accord du propriétaire même pour un bivouac. Si ce dernier vous y autorise, vous pouvez bien entendu y camper.

Le bivouac est-il autorisé en Belgique ?

Chez nous, c’est très simple, c’est purement et simplement interdit (sauf sur terrain privé avec accord du propriétaire évidemment). La seule exception où le bivouac est autorisé concerne les aires de bivouacs officielles, réparties un peu partout mais en particulier le long de grands itinéraires classiques. Ces lieux sont très réglementés et surveillés suite à des abus. Certains ont été fermés, d’autres nécessitent une réservation préalable. Tu les trouveras sur le site bivakzone.be. Si tu préfères éviter le risque d’avoir des voisins irrespectueux, il est possible de trouver des propriétaires de terrain qui accueillent les randonneurs. Il existe pas mal de sites comme bivouacchezmoi.be ou welcometomygarden.org.

En résumé, en Belgique, il ne faut pas espérer vivre une véritable expérience de bivouac sauvage, à moins de réussir à obtenir l’autorisation d’un propriétaire le long de ton itinéraire.

Où peut-on bivouaquer en France ?

Contrairement à la Belgique, il est plus facile de prévoir une randonnée itinérante avec bivouac en France.

En France, la règle de base est la suivante : on peut installer son bivouac partout sauf là où cela est interdit ! Il est donc nécessaire de connaitre ces lieux  : 

  • Réserves naturelles et zones protégées

Afin de préserver la quiétude et ne pas nuire à certaines espèces fragiles, le bivouac est interdit.

  •  Routes, chemins, sentiers publics

C’est à la fois du bon sens (on n’installe pas sa tente sur un rond-point 😉 ) pour ta propre sécurité et pour empêcher de provoquer des nuisances visuelles et sonores le long des itinéraires fréquentés. La loi impose de s’éloigner de 200m.

  • Sites classés et monuments

Idem que ci-dessus, pour préserver les lieux. Attention qu’un « simple » affleurement rocheux avec vue panoramique peut être classé, donc il est important de se renseigner au préalable (et de respecter les consignes aux accès). 

  • Côte

Encore une fois, pour protéger l’environnement côtier, sensible aux activités humaines, mais également pour ne pas générer de nuisance visuelle pour les autres usagers.

  • Points d’eau destinés à la consommation

Pour éviter toute pollution de l’eau potable, il est obligatoire de respecter une distance de 200m.

Attention, ne crois pas que tu puisses poser ta tente partout ailleurs !

Il faut distinguer les terrains privés de ceux qui appartiennent au secteur public. Dans le premier cas, tu comprendras aisément que l’autorisation du propriétaire est obligatoire. Dans le second, le bivouac est généralement accepté. En forêt domaniale, c’est toujours le cas. Par contre, pour un terrain communal, il est préférable de se renseigner au préalable.

En montagne, le passage sur des terrains privés est davantage accepté qu’en plaine. Cette tolérance offre un certain accès à la nature pour chacun, à condition de respecter les lieux et de ne pas franchir les éléments évidents d’interdiction (panneaux, clôtures, etc.). Ce n’est pas pour autant que le bivouac y est autorisé !  Le long des itinéraires de randonnées, les interdictions sont très claires. Celles-ci peuvent dépendre également de l’exploitant (agriculteur ou éleveur par exemple) qui tolérera sans problème votre passage en plein hiver, mais qui l’interdira pendant l’estive. Si tu as la possibilité de demander poliment l’autorisation au propriétaire ou à l’exploitant, il faut le faire évidemment. Dans le cas contraire, sur papier, c’est donc illégal à moins que le terrain ne soit pas privé. 

En pratique, personne ne te jettera la pierre si, sans demander, tu poses ta tente à 23h00 dans un pré (fauché) et que tu lèves le camp au lever du soleil. A condition de respecter la règle d’or du bivouac : ne laisser aucune trace de son passage. Donc, dans l’idéal, il faut planifier les lieux de bivouacs et vérifier que ce soit autorisé avant la randonnée. Quand cela n’est pas possible, il est primordial de faire preuve de bon sens et de respect envers autrui. 

Les Parcs naturels régionaux et Parcs nationaux

En Parc national, le bivouac y est autorisé mais de manière très cadrée. Les règles diffèrent d’un Parc à l’autre, et selon si tu te trouves dans le cœur du Parc ou non. En dehors du cœur du Parc, ce sont en réalité les même règles de base que sur tout le territoire français.

Je t’invite à consulter le site officiel des Parcs nationaux pour avoir la réglementation en vigueur:  Règlementation du bivouac dans les Parcs nationaux 

Concernant les Parcs naturels régionaux, ils possèdent parfois leurs propres règles. Il est donc nécessaire de consulter leur site internet ou bien de les contacter pour prendre connaissance de celles-ci : Liste des Parcs naturels régionaux

Le cas de la Corse

En Corse, le contexte est différent. Une petite île, et énormément de touristes. Autant pour préserver l’écosystème et pour favoriser l’économie locale, essentielle pour la région ( campings, auberges, etc.), le camping sauvage et le bivouac son strictement interdits. Il est donc obligatoire de loger dans ou bien aux abords des hébergements présents le long des itinéraires de randonnée (refuge, bergerie, etc.)

Les feux de camps sont-il autorisés ?

Puisque l’on est dans la loi, faisons une petite parenthèse au sujet des feux de camp.

De nombreuses personnes associent bivouac et plaisir de s’installer autour de belles flammes. La chaleur et la convivialité apportés sont indéniables, mais est-ce que l’on a le droit ?

Légalement, il faut se référer à la réglementation locale et aux éventuelles interdictions temporaires. Il faut noter qu’en forêt et à proximité c’est toujours strictement interdit, à moins d’un espace officiel spécifiquement prévu pour accueillir un feu. Certaines aires de bivouacs en Belgique en sont équipées, mais la plupart des aires l’interdisent par sécurité. De manière générale, en dehors de ces aménagements, Trek’n Run n’encourage pas l’usage du feu pour des raisons éthiques et écologiques. Sauf en situation de détresse, il n’est pas nécessaire. Lorsque l’on bivouaque, on se doit de pratiquer le « leave no trace » (ne laisser aucune trace), et cela inclus les ronds de feu et bois brulés abandonnés. D’abord, cela est dérangeant pour les prochains qui passeront par là et ensuite cela incite d’autres randonneurs à également en allumer à cet endroit. 

Cependant, être capable d’allumer un feu est une compétence très utile en situation d’urgence ou de survie. Dans un prochain article, tu trouveras quelques conseils pratiques pour t’aider à lancer un feu même en conditions difficiles.

Initiation au bivouac

Si tu souhaites apprendre sur le terrain à prévoir et gérer un bivouac mais que tu veux éviter les risques et peurs d’une nuit en solo, rejoins-nous lors de notre prochaine initiation au bivouac en randonnée. En plus de tous les trucs et astuces pour dormir à la belle étoile, en tente, ou en hamac, la bonne ambiance est garantie !

Plus d’infos et inscription ici : 

Initiation au bivouac au cœur des Ardennes

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